mardi 5 novembre 2013

Le cinéma de Fabien : "J'ai rencontré le diable" (2010)

Fabien D est le monsieur septième art du Fumoir. Grand clerc en cinéma, il entame dès aujourd'hui une série de critiques de ses films favoris. Et le gaillard attaque fort avec J'ai rencontré le diable, excellentissime long-métrage signé par le Sud-Coréen Kim Jee-Woon.


Synopsis : Soo-hyun, jeune agent des services secrets sud-coréen, se lance à la poursuite du tueur en série qui a assassiné sa fiancée alors enceinte, avec en tête un plan de vengeance aussi diabolique que l'est le criminel avec ses victimes. Ce jeu du chat et de la souris déclenchera une terrible vague de violence…

La vengeance est un thème vu et revu au cinéma, abordé dans les westerns comme Il était une fois dans l’ouest, Kill Bill et par Park Chan-Wook à travers sa trilogie Sympathy for Mr. Vengeance, Old Boy et Lady Veangeance.

Le réalisateur Kim Jee-Woon reprend les thèmes classiques de la vengeance au cinéma : scénario simple mais une réalisation grandiose, un montage au rythme de tambours à travers une image brute et décharnée. Tous ces éléments font de J'ai rencontré le diable un véritable petit bijou.

Le film repose sur la théorie de Nietzsche : « Quiconque lutte contre des monstres devrait prendre garde, dans le combat, à ne pas devenir monstre lui-même. Et quant à celui qui scrute le fond de l'abysse, l'abysse le scrute à son tour. »

Le réalisateur a rajouté l’élément qui manque dans les derniers films de vengeance, il a tout simplement filmé de très près son personnage, ses émotions refoulées, afin que l’on s'interroge sur la véritable identité de l'homme. Le protagoniste serait-il son propre antagoniste ?
Le réalisateur ne nous laisse pas un schéma classique que nous «chie» le cinéma hollywoodien avec cette notion de protagoniste et d'antagoniste. Il emmène le spectateur dans le long processus de la vengeance et les dégâts qu’entraîne la haine en transformant un jeune homme sain d'esprit en véritable monstre. Mais qui a rencontré le diable ? Les jeunes proies du psychopathe, le psychopathe lorsqu'il rencontre ce jeune homme, ou le jeune homme lui-même ?

En résumé, j'ai rencontré le diable est une fable sur la souffrance partagée, sur les dégâts psychologique et physique de cette justice « œil pour œil, dent pour dent » (qui prend une dimension religieuse, ne nous le cachons pas !). Des acteurs fabuleux et une mise en scène grandiose qui tient le spectateur en haleine jusqu'au climax, qui pousse ce dernier à tenir sa curiosité jusqu'à l'affrontement final (que je vous laisse découvrir). En bref, après le visionnage de ce film on en ressort avec un arrière goût de sang dans la bouche...

FABIEN D

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