vendredi 14 juin 2013

Le Phonographe du Fumoir


Au Fumoir, il n'est pas rare d'assister à des débats enflammés. On s'écharperait volontiers entre partisans de la transsubstantiation et adeptes de l'althusserisme. Heureusement, cela ne tourne jamais à la rixe grâce à notre phonographe dernier cri qui, une fois enclenché, apaise rapidement les esprits querelleurs. Ne dit-on pas que la musique adoucit les moeurs mmmm ? Ainsi, une sélection des ritournelles les plus appréciées par les mélomanes du Fumoir vous est généreusement offerte dans un esprit de pure philanthropie. Enjoy !


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FAUVE - Kané (2013)


C'est la "nouvelle sensation" de la scène musicale française. D'aucuns voient dans ce jeune collectif parisien le successeur de Noir Désir. Ne nous emballons pas ! Rien de révolutionnaire ni de transcendant chez Fauve, mais un potentiel indéniable. La chanson Kané en est la preuve avec ses paroles cash mais pas trop, débitées avec urgence sur un entrelac de guitares attristées. Chose rare, Fauve réussit à faire passer la pilule du spoken-word. Ajouter à cela un goût authentique pour l'optimisme et vous avez un groupe qu'il faudra suivre de près.

STALLEY - Babblin (2010)


N'ayez crainte ! Contrairement aux apparences, Stalley n'est point le chantre d'un rap inédit de tendance salafiste. Bien au contraire, l'homme distille un flow aussi agréable et limpide que sa barbe est touffue et rêche. Babblin', avec son fender rhodes et sa rythmique jazzy, fait parti de ces morceaux rap qui plaisent autant aux amateurs qu'aux détracteurs du genre. Une sorte d'accalmie savoureusement groovy.

TITO & TARANTULA - After Dark (1996)


Quiconque à visionner, ne serait-ce qu'une fois, Une Nuit en Enfer du réalisateur tex-mex Roberto Rodriguez, garde gravée dans sa mémoire la fameuse "danse du serpent" exécutée par une Salma Hayek plus lascive que jamais. C'est sur After Dark que la belle se déhanchait ; une chanson gorgée de sensualité, ô combien appropriée, alternant efficacement couplets délicats et refrains enflammés.

TOOTS AND THE MAYTALS - Louie Louie (1973)


Louie Louie est l'une des chansons les plus reprises au monde. Ecrite à l'origine par un certain Richard Berry (pas l'acteur français, évidemment) à la fin des années 50, elle devient un véritable hymne rock grâce à l'interprétation sauvage qu'en livrent les Kingsmen en 1963. The Kinks, Otis Redding, Motörhead, Iggy Pop, Barry White, Demi Moore et même les Pow woW...longue est la liste des artistes qui se sont emparés de Louie Louie. Une des meilleures versions est celle de Toots and the Maytals ; pionniers du genre tout aussi important que Bob Marley et les Wailers, ils offrent une version reggae enjouée et euphorisante.

SEBASTIAN - Embody (2011)


SebastiAn est l'un des membres de cette Ecole électro française qui remportent les faveurs du public à l'échelle internationale depuis bientôt 20 ans. Là où, jadis, le pays aux 300 fromages excellait de par le monde grâce à sa langue, c'est aujourd'hui par le truchement de beats puissants et groovy que les successeurs d'Aznavour, Bécaud & co déchainent les foules. Ainsi le jubilatoire Embody. Ne boudons pas notre plaisir ; après tout, o tempa o mores.

GULNARA KARiMOVA featuring GERARD DEPARDIEU - Nebo Moltchit (2012)



Gulnara Karimova est la fille aînée d'Islam Karimov, président de la riante Ouzbékistan depuis 1991. D'une polyvalence rare, la donzelle est tout à la fois femme politique, business-woman plurisectorielle (télécommunications, hydrocarbures, joaillerie, hôtellerie, patati patata...) et artiste. Elle pousse la chansonnette sous le pseudo de GooGooSha, et je peux vous certifier que les plus grands se bousculent au portillon pour partager son micro. Ce fut le cas de l'inénarrable Depardieu il y a quelques mois et, le moins que l'on puisse dire, c'est que le résultat est d'une beauté à la fois trouble et authentique.

CACTUS - Evil (1971)


Le bluesman Howlin Wolf avait déjà proposé une version électrique de son célèbre Evil en 1969. Lorsque le groupe Cactus (sorte de Led Zep américain sans le génie) s'en empare deux ans plus tard, il ne reste de bluesy que le timbre rauque du chanteur Rusty Day. Amplis poussés à fond, riff échevelé, rythmique enragée et solo impétueux : pour sûr, la mue vers le hard rock est bel et bien consommée.

GUISEPPE VERDI - La Donna è mobile (1851)


Ici interprété par Luciano Pavarotti, cet air issu de l'opéra Rigoletto est l'un des plus notoires de l'histoire de la musique. Au Fumoir, on l'apprécie tout particulièrement lors de nos parties de fléchettes endiablées, dite "à la brabançonne". A la différence des fléchettes classiques, celles "à la brabançonne" se pratiquent avec une cible placée non pas devant le joueur, mais au-dessus du joueur, c'est-à-dire fixée au plafond. Nous militons ardemment auprès du CIO pour que les fléchettes à la brabançonne soient officiellement reconnues  en tant que discipline olympique.

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