L'avis du Râleur Nonchalant : "The Pale Emperor" de Marilyn Manson

Le neuvième album du Révérend "The Pale Emperor" est enfin sorti dans les bacs ce 21 Janvier 2015, jour de commémoration de la mort de Louis Capet et de Lénine. Ah ! on l'a attendu celui-là. Il faut dire que le dark coco a su créer l'impatience en fournissant, ici et là, quelques échantillons non aboutis qui étaient censés être la promesse d'un album réussi.

Soyons honnête, l'aura du shock­rocker s'était quelque peu étiolée ces dernières années, ou cette dernière décennie, avec un "Eat Me Drink Me" (2007) larmoyant proche de l'émo, un "The High End of Low" (2009) écrit et mixé avec les pieds d'un cul de jatte ; il remonta par la suite la pente avec un "Born Villain" (2012) assez sympathique. Il y avait cependant la constante PEUR DE LA BOUSE.

Depuis quelques années cependant, on remarque qu'il n'y a plus aucune promo grand public, peu ou pas d'apparitions télé, la majorité de l'artwork et des interviews étant disponible sur les réseaux sociaux et les sites spécialisés. Alors pourquoi s'embarrasser ? Hein ? Pauvres cons.

Coup de cyber poker néanmoins réussi pour cet album, car Manson a eu l'excellente initiative de s'entourer de gens compétents, notamment, voire exclusivement Tyler Bates qui a entre autres participé à l'écriture de la musique de "300", "Watchmen" et des films de Rob Zombie.

D'autant plus que les personnes qui précommandaient la place de concert sur le net avaient gratuitement l'album mis à disposition (un ratio pas si mauvais si on compte 65 $ la place et un album qui peut en coûter 20). En effet, la tournée ayant commencé ce 21 janvier, et un album « physique » sortant le même jour, ça laisse un délai ASSEZ COURT pour apprendre la dizaine de chansons (assez longues pour du Manson, en moyenne cinq à six minutes), treize si vous avez l'édition deluxe (mais les trois bonus ne sont que des remixes, assez agréables certes, de chansons déjà présentes. J'ai failli crier au scandale ).

Donc, au niveau des sonorités, autant dire que l'on retrouve enfin un minimum de profondeur avec des samples soigneusement choisis et une ambiance délectable qui peut sensiblement faire penser à de l'éléctro symphonique.

Point négatif tout de même, si l'album joue la carte bluesy, avec des croches pointées en veux-tu en voilà, on ne peut s'empêcher de ressentir un cruel manque d'inspiration au niveau des percussions, alors que le panorama général est quand même bien travaillé.

Alors une petite synthèse : peut-être un des meilleurs albums depuis ces quinze dernières années, comme quoi s'entourer de gens compétents qui ne sont pas ivres morts sur la console de mixage, ça

peut aider. A recommander.

Le Râleur Nonchalant