mardi 13 janvier 2015

Charlie Hebdo et le Cancer de la France


Chers lecteurs, chères lectrices, je vous propose aujourd’hui de profiter de cette accalmie pour épurer nos esprits troublés par les événements de ces derniers jours et nous pencher, durant quelques minutes, sur ce qu'il est en train de se produire comme changement majeur dans notre monde. Pour cela, je ne vais pas vous proposer une lecture très objective des différentes interventions officielles et officieuses, mais bel et bien avec l’avis subjectif, incisif mais néanmoins extrêmement neutre qu’est le miens, vous enjoindre de voir le monde à travers mes yeux. 

A l’heure des grands discours et des prises de paroles mondiales, que serais-je sinon ce que je vais moi-même dénoncer, si je n’utiliserais pas ma plume pour le dénoncer ? Quelle serait ma place, à l’heure des comptes rendus, si je n'eus usé d’aucun support ni d’aucun média pour diffuser ma libre pensée, mes préoccupations les plus intimes et les plus privées, cependant ô combien précieuses et protégées. Il faut le dire, oui. Il faut l’admettre. Admettre que depuis quelques jours je suis partagé entre des sentiments contraires, des paradoxes incroyables et des contradictions pour le moins révélatrices d’une société perdue, névrosée et qui se perd tant dans son incompréhension que dans sa quête de défaire l’entendement et de ficeler la logique de l’impénétrable. Les termes fustigent l’homme à l’heure où l’homme est fusillé, quoi de plus banal et pourtant irrévérencieux. Je vais vous expliquer, et essayer de vous faire comprendre, pourquoi je suis tant partagé entre l’admiration, la joie, la fierté, le respect et l’éloge, et en même temps le dégoût, la tristesse, la honte, la haine et l’injure, tandis que le monde sombre dans l’immoralité des mots, l’aseptisation des masses, la stérilisation des idées, l’amaigrissement des valeurs et la perdition de toute humanité – ou plutôt, dirais-je, la perte de toute ma foi en l’humanité. 


Je vais commencer mon récit sur les événements du 7 Janvier 2015, quelques heures après le triste attentat sur Charlie Hebdo perpétré par les frères Kouachi. Les premières minutes de l’après-midi s’entament, et la première goutte s’installe sur le réseau social Facebook. Déjà, un de mes contacts, très bon intervenant au demeurant et dont le patriotisme régulier me fait chaud au cœur, s’empare de ce qui deviendra un symbole de rassemblement. L’image de sa photo de profil est remplacée par la célèbre illustration de Joachim Roncin. C’est le premier d’une longue série. Il est 14 heures, et la débandade commence. On parle d’attentat. L’humour est de mise, comme toujours pour une majorité de mes référents, mais aussi la colère. « Attentat islamique le jour où je reçoit ma chicha... Tout n’est que complot ! » Plaisante un contact de Cergy, « Je n'aurais jamais cru que les conversations de trottoir les plus anodines puissent me mettre autant en colère. » S’indigne une connaissance de Reims. Dans la soirée, quasiment tous les dessins de caricature en soutien au journal satyrique sont partagés. Sur Twitter aussi, on en parle beaucoup. Mais alors, personne ne trouve rien à y redire, les avis sont unanimes, des rassemblements sont organisés à la va-vite, dans la précipitation la plus totale, sans que le moindre parti politique ne s’accapare le geste ni même que ne soient contactées les forces de l’ordre pour protéger de telles manifestations de soutien. L’instant est beau, presque magique. Les citoyens de France s’éveillent, s’enragent, s’engagent, discutent et se solidarisent. J’aurais préféré ne jamais voir le lendemain de ce jour qui commençait par une tâche noire et se terminait par une note d’espoir. 

« Ils peuvent tirer autant de fois qu'ils veulent sur la Liberté, 
Elle ne sera jamais enterrée. »

Au lendemain de la fusillade, nous faisons place au bilan et les premières émotions s’expriment. Quoi de plus normal que de se sentir blessé dans sa République profonde, cœur de nos mœurs et dont nous avons fait vœux de protéger, défendre et chérir ? La Liberté d’Expression a été attaquée, il est donc temps de riposter par l’expression de notre liberté. Les individus se renseignent. J’observe avec dépit et rage la vidéo des méfaits et le meurtre odieux du preux défenseur de ma nation, feu Ahmed Merabet, policier mort dans l’exercice de ses fonctions. Déjà, premier drame, je ne sais pas si je dois pleurer la mort de cet homme ou l’incroyable geste de Jordi Mir qui publiera cette vidéo sur Facebook ? Conscient d’être dans un monde d’interconnexions dans lequel chacun fait preuve de devoir d’information, habitué à voir ce genre de publications, je ne m’étonne guère et accepte les faits.

Après tout, ce n’est pas la première fois qu’un individu, au lieu de faire quelque chose, d’agir et de défendre ses valeurs (en appelant la police avec ledit téléphone qui a filmé la scène, par exemple), s’empresse de capturer l’instant et le diffuser pour que ses concitoyens voient à travers ses propres yeux. Impossible pour moi ici de juger un tel acte, même si au fond de mon âme je sens que quelque chose ne va pas. Je sens que je ne suis même pas sensé voir ces images et pourtant, curieux, je ne peux m’empêcher d’en chercher plus de contenu. Je suis contaminé par cette société même que je hais et renie, celle-là même qui nous transforme en spectateur au détriment de notre rôle d’acteur. Et, en tout bon malade que je suis, je cherche un remède. Il me faut alors me tourner vers d’autres avis, d’autres médias. D’autres regards. 


La journée s’emballe, de bons amis avignonnais, touchés par cette affaire, craignent pour leur intégrité dans ce pays qui devient fou. Ils pensent s’exiler hors de France et je ne peux que les comprendre. La France n’est pas dangereuse depuis l’attentat, elle l’a toujours été et mes lectures de l’actualité de ces derniers mois n’a fait que confirmer ce que je croyais impensable, irréalisable. A chacune de mes lectures, je me disais « Ca va péter ». Et comme un médium servi par un bon tirage, je me sens devin lorsque, finalement, la chose éclate au grand jour. Ma première réaction fut donc la certitude que je vivais ce que j’avais déjà vécu dans mon esprit : la France va-t-en guerre d’Hollande ramasse la monnaie de sa pièce. A vouloir se frotter contre AQMI et Boko Haram dans une intervention au Mali, ou encore faire partie de la coalition contre l’EI de la Syrie-Irak, avec les propos appuyés d’un chef de guerre plus que d’état contre le djihadisme, et ce tandis que le territoire national se transforme en passoire de salafiste, il ne faut pas s’attendre à autre chose que les métropoles françaises se transforment en théâtre d’opérations de guerre de nos ennemis.

Enfin, oserais-je dire, pensiez-vous vraiment qu’en se plaçant sur le front des opérations militaires contre des groupuscules terroristes nous nous retrouvions écartés de tout danger ? La France est en guerre contre le terrorisme a déclaré Manuel Valls il y a peu de temps. Je me permettrais de rajouter qu’elle l’est depuis belle lurette, et il est bien dommage d’attendre la mort de 17 innocents (Oui, des innocents, de braves gens, de bon citoyens !) pour le scander au peuple. Un peuple qui lui-même semble se réveiller d’une nuit de sommeil – ou d’un réveillon un peu trop arrosé puisqu’il aurait duré des années – se rappelant que l’actualité ne se résumait pas à la cote de popularité d’Hollande ou les affaires judiciaires de notre enfant de la téléréalité Nabilla. La France est en guerre et ce depuis le 11 Janvier 2013, et au cas où vous ne le sauriez pas, la guerre du Mali est toujours en cours en ce 13 Janvier 2015. 


Ceci dit, je pardonnerais l’indifférence patente d’un peuple peu tenté de tâter à la déférence que l’on pourrait accorder à notre gouvernement. Lutter contre le terrorisme est compliqué, et nous en sommes tous conscients. Mais quelque chose reste intriguant, car me voilà déjà en train de quitter mes premières pensées outrées que mon surfing sur les internets me mène à une petite observation peu anodine. Tandis que je suis avec ferveur les recherches des auteurs de l’attentat et que l’écho de Reims me parvient aux oreilles, voilà que l’on apprend qu’une explosion aurait retentit dans un kebab situé près d’une mosquée, qu’une salle de prière aurait subi des tirs et que des tags islamophobes auraient été inscrits sur le chantier d’un lieu de culte (je vous laisse deviner de quelle religion il s'agit, un indice : c'est un culte monothéiste). Après m’être ébahi devant la beauté des interventions tant virtuelles que réelles, appelant à éviter les amalgames et à se rassembler autour des mêmes valeurs, la claque est dure à encaisser. Mais je connais mon pays et je ne suis pas surpris de voir de tels actes dont la signature rappelle légèrement celle d’une extrême droite que j’ai longtemps observée et côtoyée.

A ce stade, je ne sais pas encore si je dois être consterné par le constat de voir que l’explosion du restaurant près de la mosquée à Villefranche-sur-Saône peut être provoquée par deux djihadistes (source) ou affligé par la vague déferlante de haine et d’actes anti-musulmans dont se dégage une sale odeur de déjà-vu, sur des airs de Pogrom qui est non sans rappeler un certain morceau de l’Histoire dont nous nous passerons de citer pour conserver notre lucidité et éviter les rapprochements trop douteux – quoique. La balle est donc dans le camp des hommes politiques, qui, si je ne m’abuse, devraient prendre des mesures drastiques pour éviter toute forme d’extrémisme qu’il soit religieux ou politique pour les prochains jours. C’est du moins ce que je me disais le soir du 8 Janvier 2015, en discutant avec quelques amis, autour d’une bière, dans une ambiance de débat, de franche rigolade et de « Putain, ils ont buté Cabu ! » 

Les prochains jours se réservaient à l’action des forces de l’ordre, à la recrudescence des messages sur les réseaux sociaux, à l’apparition des premières hypocrisies et, donc, en somme, à un après-évènement classique dans ce qu’il y a de plus français à faire. Force est de constater qu’entre les encouragements pour le GIGN et les forces d’intervention françaises, les individus demandant le retour à la peine de mort pour ce genre de cas (je soulignerais d’ailleurs là une belle ironie lorsque l’on constate que les défenseurs de la peine de mort soutiennent un journal dont les membres étaient de fervents défenseurs de l’abolition, ironie qui ne manquera pas de m’apporter un premier haut le cœur lorsque je me rendrai compte, plus tard, que très peu de personnes, au final, savent et savaient ce qu’était Charlie Hebdo) ou encore ceux invitant à plus de solidarité et moins d’amalgame, il était difficile pour moi de voir des avis plus stridents.

Car s’il est clair que « toute atteinte à la liberté d’expression, il faut la condamner, sans condition » comme le disait Tariq Ramadan face à Charb en 2011 après l’incendie des locaux du journal, il n’en reste pas moins que nous sommes en reste et subissons une overdose d’empathie populaire à l’égard de journalistes et dessinateurs critiqués à l’époque et dont on pourrait remettre en question l’absence de responsabilité. Si la liberté d’expression est une valeur fondamentale de notre république laïc, où dessiner un quelconque prophète (et je vous prie de pardonner mes paroles d’athée) doit avoir le même droit que de dessiner une maison avec un beau soleil, nous devons nous poser la question de savoir s’il est intelligent, dans un contexte tel que nous le connaissons depuis le 11 Septembre, de titiller sans cesse et à répétition les cicatrices d’une minorité déjà souffrante dans une Europe qui se cherche une place et cherche une place à ses communautés disparates. Le Danemark aurait pu faire preuve d’exemple avec l’affaire des caricatures de Mahomet crayonnés par la main de Kurt Westergaard. Cartooniste plusieurs fois menacé de mort, dont la vie fut tant mouvementée qu’il dû s’enfermer dans sa salle de bain avec sa petite-fille parce qu’un somalien s’était introduit chez lui muni d’une hache et d’un couteau.


Lorsque l’on sait ce genre de chose et lorsque l’on a provoqué suffisamment pour avoir une fatwa sur son nom, on pourrait se dire qu’il serait de bon ton ou bien d’éviter de provoquer plus que de raison la chute de l’épée de Damoclès, ou bien d’intensifier les mesures de sécurité prises à l’égard de sa personne. C’est donc une énième consternation qui s’engouffrait alors dans les méandres de ma réflexion. Je ne cessais de malmener verbalement les dessinateurs, comme s’ils étaient en face de moi : « Vous étiez obligés de faire ce dessin ? » leur aurais-je dit en constatant avec stupeur la une réservée à ce jour. D’un autre côté, je savais Charlie Hebdo menacé depuis quelques temps déjà, notamment avec l’affaire des cocktails Molotov, et je ne cessais de me demander pourquoi la sécurité n’avait pas été renforcée autour des locaux du journal, avant d’apprendre que la protection ne consistait qu’en quelques « rondes » depuis Septembre 2014.

Ici, inutile de vous expliquer à quel point va mon désarroi et mon incompréhension de citoyen. Quant aux dessins en eux même, il m’est arrivé de rire devant certains et m’indigner devant d’autres, mais il est vrai que la plupart du temps on peut dire que je n’étais pas réellement consentant et réceptif à cet humour. C’est d’ailleurs l’un des points importants qui m’ont empêché de prendre part au buzz foudroyant de « Je suis Charlie ». Avec les convictions que j’ai et l’avis que je porte pour Charlie Hebdo (je me répète, au risque de m’être mal fait comprendre, je n’aimais pas du tout ce journal, mais je ne considère en rien les évènements comme étant un coup du destin ou un retour des choses mérité, aucun humain libre de droit ne mérite tel sort), il m’est impossible d’être Charlie, littéralement. Qui est Charlie ? Qui peut se prétendre être Charlie ? « On parle de la mémoire de Charb, Tignous, Cabus, Honoré, Wolinski : ils auraient conchié ce genre d’attitude. » souligne alors Luz dans les Inrocks. 


Ma dernière constatation sera celle de la marche organisée par l’Elysée le 11 Janvier. Il n’existe pas de mot pour décrire à ce jour l’absurdité la plus totale qu’est cette mascarade, autant de preuve d’hypocrisie que de raison d’indignation – ou de résignation, si vous lisez jusqu’à la fin de cet article. Il n’est pas question ici d’insulter l’ensemble des citoyens qui, unis, ont fait front commun contre le terrorisme et l’extrémisme. Au contraire, j’applaudis l’histoire, l’évènement, la bravoure de mes compatriotes qui, unis en masse, ont d’une seule voix montré la force et les valeurs d’une France que je ne cesserais d’aimer, encore plus aujourd’hui. L’idée même que près de 2 millions de personnes se rassemblent en plein Paris, sous les couleurs rouges sang et écarlate d’un plan Vigipirate trop peu suffisant pour ce que nous risquons, adressant un doigt bien dressé aux ennemis de la Liberté, me fait frissonner de fierté. Cette fierté même qui s’évapore dès l’instant où l’on constate que les hommes politiques présents pour marquer l’histoire sont marqués par le vice.

Abdallah II, roi de Jordanie, responsable du blocage de près de 300 sites d’information depuis juin 2013. Sergueï Lavrov, représentant d’un Vladimir Putin dont on vante quotidiennement les efforts effectués en Russie pour respecter la liberté de la presse et le pluralisme des avis. Benyamin Netanyahou, dont la présence se passe de commentaire après ses déclarations sur le peuple arabe palestinien et l'énième guerre qu'il a déclaré l'été dernier à un peuple martyrisé au nez et à la barbe de la communauté internationale. Le premier ministre de la Turquie, le ministre des affaires étrangères d’Egypte, le chef d’état du Gabon... Et, comble du paradoxe ou humour bédouin dont je ne saisis pas encore la portée : présence de l’Arabie Saoudite, qui, fièrement wahhabite, avait condamné Raif Badawi à 50 coups de fouets pour avoir ouvertement critiqué le prophète sur son blog (une sentence interdite par le droit international on le rappellera). 

L’exaspération aurait pu s’arrêter là. Mais de jour en jour, la folie s’empare des représentants de la caste politique et se déploie tout en déliant les langues. Je pourrais faire milles exemples de choses entendues, vues et lues à travers la presse, les journaux, les témoignages, les interviews.

Je pourrais vous parler de Claude Guéant qui considère que certaines libertés peuvent facilement être abandonnées. Je pourrais vous parler de la manière dont on tait les 16 villages rasés par Boko Haram et du lot de 2000 morts qui s’en échappe sans que personne ne semble s’en indigner plus que cela. Je pourrais vous parler de la montée incessante et pourtant inutile du plan Vigipirate en France qui ne cesse de s’approcher de l’Ultraviolet ou le Rayon Gamma depuis 1991. Je pourrais vous parler du danger que représenterait la création d’un Patriot Act en France et du risque pour notre liberté ainsi que cette impression nauséabonde de plonger dans un état policier jours après jours.

Je pourrais vous parler de ces jeunes stigmatisés par les médias, montrés du doigt comme quasi-responsables de cet attentat, car ils n’ont pas voulu faire de minute de silence, car ce sont eux les futurs Mohamed Merah, les œufs inféconds d'une France délaissée, tandis que la responsabilité des services de renseignement français n’est remise en question que par quelques petites « Failles ». Je pourrais vous parler des propos de Nathalie Saint-Cricq qui veut traquer ceux qui ne sont pas et ne veulent pas être Charlie, et au nom de quoi la liberté d’expression interdirait à ces individus de s’exprimer parce qu’ils ne sont pas intégrés aux valeurs de la République Française, cette journaliste même qui ne se gêne pas de poser des questions à Marine le Pen qui, nous le savons tous, respecte entièrement les valeurs de la Liberté, de l’Egalité et de la Fraternité. Je pourrais vous parler de l’avenir de la presse papier similaire à celui de l’engouement autour de ce drame, disant par là que cela ne durera qu’un temps et que le peuple oubliera tôt ou tard d’acheter des journaux et, donc, de soutenir Charlie Hebdo.

Je pourrais vous parler de la monté affolante de l’extrême droite dans notre France – oui, Notre France – depuis quelques années et qui ne se privera pas d’utiliser ce massacre à des fins politiciennes pour s’assurer quelques places à grappiller ça et là dans les institutions démocratiques. Je pourrais vous parler de ces abrutis qui s'approprient un slogan pour un faire un buisness et vendre autant de T-Shirt que de stylos ou autre produits dérivés sur les cadavres de personnes même pas encore enterrées, preuve d'un capitalisme devenu incontrôlable mais tellement prévisible. Je pourrais vous parler de ceux qui d'un coup se mettent à avoir des conviction politiques alors que ça fait 100 ans que le monde subit bien pire que ce que la France a vécu en une journée. Je pourrais vous parler de toute cette folie que je vois, que j’entends, que je vais même jusqu’à sentir. Je pourrais vous parler de cette odeur de merde que je sens un peu partout dans les rues. Je pourrais vous parler de tout cela.


Je le pourrais. Mais je ne le ferais pas, car de le faire, j’en vomirais ma dignité d’humaniste. Charlie Hebdo est un journal représentatif d’une démocratie saine. L’attaque de ce journal traduit une maladie. Si Charlie Hebdo est attaqué, si 17 victimes sont à déplorées et qu’il se produit toute cette drôle de danse sinistre entre les hommes après cela, c’est que la France va mal. Et vous savez ce qui me rend le plus dingue dans tout cela ? C’est que je trouve, malgré tout, une beauté macabre à ce carnaval. Pourquoi, me demanderez-vous ? Parce que nous faisons l’Histoire. Et quoi de plus beau que d’écrire l’Histoire pour y conter, plus tard, les récits les plus fascinants. Quoi de plus beau que de pouvoir, de notre vivant, décider du sort de nos Nations, comme nous voyions petits que nos ancêtres avaient décidé du triste sort des leurs.

A lire aussi sur ce sujet : France : phase terminale (par Bartleby)

3 commentaires:

  1. Ce texte a-t-il été écrit par un robot ? Je l'ai lu 3 fois et c'était encore plus pénible à la fin qu'au début.

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    1. Non, par un humain, navré de vous avoir provoqué une réaction céphalique aiguë, mais personne ne vous a forcé à lire cela 3 fois ^^"

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