lundi 29 juillet 2013

Top 15 chansons nazes : les bonus


Toujours plus loin, toujours plus fort. Dans ce deuxième et dernier volet de notre anthologie des pires bides de l’histoire de la musique francophone, nous avons décidé de sortir la Grosse Bertha. Attachez vos ceintures.




François Juno – L’an 1999 (année inconnue)

Qu’est devenu François Juno ? Certains connaisseurs ès bides vendraient père et mère pour le savoir. Cet homme est un vrai mystère : deux titres enregistrés, probablement dans les années 1970 ou début 1980. Un visage doux comme l’est parfois celui des prédateurs pédomanes, une voix de travesti de cabaret glauque : rien ne laissait présager qu’un tel individu devienne une icône. Il est pourtant l’idole d’une frange d’esthètes, adorateurs de bides hardcore.




Philippe Mordan – Les filles de Janzé (année inconnue)

Philippe Mordan nous rappelle les photos de classe de notre enfance. Chaque année, un fort en thème, lunettes en cul de bouteille et vêtements des années 50, était désigné comme souffre-douleur de service. Les plus humains savaient que ces gentils ploucs recelaient des qualités cachées, une sensibilité et un besoin d’amour irrassasiable. Notre ami nous en donne ici une preuve éclatante, avec ce diamant brut, taillé pour vous Mesdames.




Gérard Lenorman – Frédéric et l’ovni (1980)

Une histoire d’amour contrariée entre un être humain et une extraterrestre, sur des arrangements dignes de la Soupe aux Choux : c’était si énorme qu’on n’osait le croire. Pourtant, notre ami Gégé l’a fait. À quand « Stéphane et la soucoupe », « Didier chez les Petits-Gris », ou encore « Hervé et les Hommes-Lézards » ?




Parti Socialiste – Mitterrand Président (1981)

1981 : selon l’immense Jack Lang, la France passe « des ténèbres à la lumière ». On ne sait pas si Tonton-la-Francisque doit sa victoire à cette chanson ringarde, mais en tout cas, elle aura vibré dans le cœur de la France Tranquille pendant des mois, laissant entrevoir des lendemains qui chantent. Nous aurions rêvé d’un tel hymne de campagne pour Flamby le Magnifique.




William Leymergie – La chanson de Pac-Man (1984)

Avant d’adopter le ton sarcastique et désinvolte qui deviendra sa marque de fabrique, William Leymergie, alias « Willy », a eu l’audace d’interpréter, toute honte bue, ce nanar de compétition. Déambulant sur fond d’images du dessin animé Pac-Man, l’élégant Bill fredonnait des paroles mémorables en balançant sa canne comme Gene Kelly. Aujourd’hui, le gentil William se fait appeler « l’étrangleur de Télématin ». C’est ce qui s’appelle un beau parcours.




Jeanne-Mance Cormier – La chanson de l’handicapé (1985)

Au Fumoir, nous préférerions mourir sous la torture que de nous moquer d’un handicap quel qu’il soit. Ainsi, la Québécoise Jeanne-Mance Cormier, qui ne mesure que 46 centimètres, ne nous inspire pas même un sourire. Car c’est la beauté intérieure qui compte, et lorsqu’elle se double de talent, il n’y a plus qu’à se taire et écouter.




Daouda – La femme de mon patron (1985)

Que feriez-vous si la femme de votre patron vous faisait du rentre-dedans ? Tiraillé entre deux intérêts opposés, sans doute auriez-vous grand peine à vous sortir d’affaire. L’Ivoirien Daouda Koné, aussi surnommé « le Sentimental », nous donne une grande leçon en nous narrant par le menu ses doutes et ses impressions quant à cette situation inconfortable. D’une beauté sans nom, cette chanson n’a étrangement pas encore fait date. Ça ne saurait tarder.




Yves Rénier – P.C.V (1986)

Une femme qui vous appelle en P.C.V en pleine nuit pour vous faire comprendre que vous n’avez plus la cote… De sa voix chaude, le Commissaire Moulin répond par borborygmes, entrecoupés par un refrain immonde. Aux paroles, Boris Bergman, et ses jeux de mots toujours sur le fil (« ça donne à rafraîchir »…). Oui, on peut dire qu’à ce niveau, un bide peut devenir une pièce de musée.




Aznavour pour l’Arménie – Pour toi Arménie (1989)

Alors que l’Arménie se relève difficilement du séisme du 7 décembre 1988, Charles Aznavour a l’idée géniale de réunir en urgence la confrérie du bide au grand complet pour recueillir les fonds nécessaires à l’aide aux victimes. Hormis deux ou trois erreurs de casting, ne cherchez pas, ils sont tous là. Jean-Pierre Foucault tout frétillant, Eddy Mitchell déchaîné, Hervé Vilard tragique, et Nicoletta surgissant de nulle part comme un spectre. On n’a pas connaissance d’un tel cadeau empoisonné dans l’histoire de la chanson caritative.




Bassline Boys – On se calme ! (1989)

Invité sur le plateau de l’émission Ciel mon mardi, le groupe de new beat se voit accusé de faire l’éloge du nazisme, à cause d’une chanson mal comprise. Outrés, les membres du groupe demandent un droit de réponse pour se justifier, mais on ne le leur accorde pas. De rage, ils composent ce titre kitsch et oppressant, samplant des paroles de Christophe Dechavanne ou encore de Frédéric Dard. Les images du clip, qui ont terriblement vieilli, sont à la limite du supportable.




Itoura Moussongo – Steph (1999)

Non, ce clip ne date pas des années 80, malgré les apparences. Cette silhouette distinguée, incrustée à l’artisanale sur des images de routes et de verdure, est celle d’Itoura Moussongo, un chanteur congolais. Grâce à des paroles aussi belles et mystérieuses qu’un proverbe africain, accentuées d’une façon particulière (« cela t’a irrité tes parties », « de tes tristesses, tes zombies »), cette chanson est devenue culte sur les réseaux de l’underground bidophile.




Michel Farinet – 1.2.3 chanson-passion (2000)

Un temps soupçonné d’être le « pauv’con » insulté par M. de Nagy-Bocsa, Michel Farinet doit surtout sa célébrité à l’excellent site Bide et Musique. Ce paisible retraité picard a déjà composé plusieurs centaines de chansons, qu’il interprète lui-même, faute de volontaires, afin de ne pas laisser ses trésors au fond d’un tiroir. La chanson qui nous intéresse ici est une ode enflammée au peintre Bruegel l’Ancien.




Didier Barbelivien – Envoie les clowns (2005)

C’est bien connu, le monde n’est pas joli-joli. Les guerres, les attentats, tout ça. Barbelivien, grossiste en nullités, nous offre un instant de réconfort en envoyant les clowns, comme au cirque. Le tout soutenu par une chorale d’enfants à vous faire pleurer un croque-mort. Comme quoi la vie peut être belle malgré les coups du sort.




Philippe Lalanne – Never forget (2005)

Autoproclamé « futur roi de la pop francophone », le Québécois Philippe Lalanne a sévi sur le web aux alentours de 2005. Assis devant son synthétiseur, il interprétait d’une voix pure comme du cristal de petits chefs-d’œuvre déchirants d’émotion, comme cette passion brûlante qui ne dura qu’un été. Aux dernières nouvelles, il semblerait que le monsieur ait disparu de la circulation.




Laurent Luyat – No sport, no stress (2010)

Les habitués des Jeux Olympiques ou de Roland-Garros connaissent bien cet aimable bonhomme au visage juvénile, qui a le charisme d’une endive cuite. Alors que personne ne lui demandait l’heure qu’il était, le gendre idéal des sportifs de canapé a décidé de pousser la chansonnette, en reprenant le célèbre adage de Churchill. À notre connaissance, aucun réalisateur de clips n’avait jusqu’ici osé incruster le visage d’un footballeur sur une pique à fondue.


2 commentaires:

  1. Il manque Disco Laser de Rony Emanuel et le top serait un top de compétition.

    RépondreSupprimer
  2. Tija b : D'après moi, ce n'est pas anormal que Rony Emanuel "Disco laser" ne soit pas dans ce Top, car c'est une fausse mauvaise chanson. Si elle était bien chantée, elle serait vraiment bonne, voire peut-être un tube.

    RépondreSupprimer