mardi 21 janvier 2014

Considérations sur l'actualité hexagonale plus ou moins récente (les djihadistes syriens made in France et les viols de touristes en Inde) 2/2

Non, nous n'évoquerons pas Julie Gayet cette fois-ci mais je tenais à mettre une photo afin que vous puissez la découvrir un peu plus


Dimanche dernier, le ministre de l'Intérieur Manuel Valls déclarait au micro du Grand Rendez-Vous Europe 1/I-télé/Le Monde/Rire & Chansons/Chérie 25/Entrevue que "le phénomène m'inquiète, le mot est faible. Il représente pour moi le plus grand danger auquel nous devons faire face dans les prochaines années".  Ce phénomène, c'est l'engagement de plus en plus croissant de Français dans le conflit syrien aux côtés des djihadistes opposés à Bachar Al-Assad. La terrible prophétie du locataire de la Place Bauveau fait suite au départ de deux Toulousains de 15 ans en Syrie dont les médias ne cessent de se faire l'écho ces derniers jours. Ainsi, il y aurait quelque 250 ressortissants français combattants au sein de mouvements aussi sympathiques que le Front Al-Nosra.


Blasé des vacances à Ibiza ? Rejoins le front Al-Nosra en Syrie et vit une expérience pleine d'amitié virile et de sensations fortes !

Les analystes les plus érudits se bousculent sur les plateaux télé et dans les colonnes des journaux afin d'expliquer les raisons qui poussent certains de nos concitoyens à s'envoler vers la Syrie une kalachnikov dans la main et un Coran dans l'autre. D'aucuns accusent le prosélytisme agressif de groupuscules islamistes extrêmement bien structurés profitant de jeunes fragiles socialement, quand d'autres jettent l'opprobre sur les internets qui regorgent de vidéos aux contenus aussi efficaces qu'une lobotomie. En somme, c'est la crédulité adolescente qui est mise en cause. Tout cela est juste bien sûr. Mais insuffisant. A aucun moment n'est évoqué ce besoin d'idéal -qu'il soit religieux ou plus prosaïquement politique- qui pousse ces jeunes hommes à s'engager. Un besoin qui réside fondatementalement en chaque homme. A fortiori au cours de l'adolescence, âge au cours duquel on se cherche et on se forge en tant qu'individu. Ce besoin d'idéal, cette quête de transcendance est ce qui fait la grandeur et la dignité de l'homme. A certains égards, il est rassurant de voir que Homo Sapiens n'est pas devenu le stupide être consommateur et jouisseur que notre époque mercantile et relativiste tend à modeler. D'autant plus qu'il pousse des jeunes à quitter télévision, vêtements swag et tout le bataclan moderne pour risquer leur vie dans le sable du Levant. On ne peut en revanche que regretter -et c'est euphénisme- que cela soit au service d'une cause des plus mortifères. Au final, c'est bien cela qui distingue l'homme de l'animal : la capacité à se projeter en dehors de sa réalité -purement matérielle. Ce qui lui a permi d'accomplir les entreprises les plus sublimes comme les plus terribles.

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Les Hindous sont de gros pervers. Tout est dans le regard.
Mardi 14 janvier, une touriste danoise de 51 ans fut victime d'un viol collectif dans le centre de New Delhi. Ne retrouvant plus le chemin de son hôtel, elle suscita l'aide de chalands qui très vite l'entraînèrent dans un coin isolé, la frappèrent et commirent leur méfait en la menaçant avec un couteau. Ce crime fut précédé une dizaine de jours plus tôt par le viol d'une touriste polonaise perpétré par son chauffeur de taxi. L'Inde est régulièrement pointée du doigt pour ses sordides affaires de viol. La condition de la femme y est désastreuse en comparaison avec celle que connaît par exemple l'Occident. M'est avis qu'une Femen déboulant seins nus en place publique ne ferait pas long feu.

Une situation qui me fait penser à une chanson délicieusement cruelle de l'écrivain Philippe Muray : Tombeau pour une touriste innocente.



Tout est dit dans ce texte slammé avant l'heure. La tolérance est devenue une valeur suprême dans nos contrées occidentales -pour le meilleur et pour le pire. Tant et si bien que les hordes de touristes qui déferlent hors de leurs frontières considèrent qu'il en est de même sur toute la surface du globe. Il est assez frappant de constater que la mobilité sans cesse accrue du touriste ne parvient pas à lui faire rentrer dans le crâne le principe de l'altérité. L'altérité késako ? Cela consiste à intégrer le fait que les populations humaines forment une mosaïque hétérogène où coexistent des sociétés aux us et coutumes diamétralement différentes voire potentiellement conflictuelles. Tout sauf un "village global" où l'on peut se balader et se comporter comme bon nous semble. Ainsi est-il fort peu conseillé pour femme de se promener seule au milieu d'une masse d'hommes en Inde. De même qu'il sera moyennement apprécié en Arabie Saoudite de se montrer en bikini dans la rue. Ou encore de roter en public en France, ce que vous pouvez faire sans déclencher d'esclandre en Chine. Ce que révèle les cas de viols de touristes en Inde, c'est un mélange d'ethnocentrisme (croire que nos valeurs sont universelles) et d'ingénuité (croire que l'on est intouchable parce qu'on est en vacances) qui est hélas partagé par bon nombre d'Occidentaux. A bon entendeur, salut.

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