dimanche 1 mars 2015

"Toute la vie" des Enfoirés. Le scandale n'est pas celui qu'on croit


Depuis sa mise en ligne ce lundi, Toute la vie, le nouveau single des Enfoirés, suscite la polémique sur les réseaux sociaux.  La chanson est accusée d’être réactionnaire et « anti-jeune ». Ecrite et composée par Jean-Jacques Goldman, elle met en scène un dialogue intergénérationnel. Les adolescents reprochent aux adultes de s’être égoïstement gavés dans le monde de l’avant-crise, en ne leur laissant que des miettes. « Vous aviez tout : paix, liberté, plein emploi. Nous c’est chômage, violence, sida » protestent les jeunes, via la voix de choristes. « Tout ce qu’on a,  il a fallu le gagner. A vous de jouer, mais faudrait vous bouger », ripostent les seconds, interprétés par les Enfoirés.

D’emblée, désamorçons la polémique qui est nulle et non avenue. Vendredi, Jean-Jacques Goldman a publié un communiqué pour défendre sa chanson. D’après lui, point d’anti-jeunisme mais simplement « des adolescents qui reprochent aux générations qui les ont précédés l’état du monde qu’ils leur laissent : pollution, chômage, violence, dette, misère ». Et l’auteur de Quand la musique est bonne d’ajouter : les « adultes […] leur répondent comme trop souvent : en se dédouanant et avec mauvaise foi, mais en espérant qu’ils feront mieux. » Toute la vie  n’est donc qu’une chanson qui traite du conflit des générations –thème classique s’il en est. Dans ce cas, pourquoi une telle polémique ? Pourquoi un tel malentendu ? Parce que l’exécrable qualité de la chanson  réussit à brouiller un message pourtant clair et consensuel.