De ce que nous
théorisons par l’échelle peut découdre un ensemble d’algorithmes de pensées
subsidiaires. Ainsi utilisons-nous ces degrés de grandeurs pour la
cartographie, la physique ou la sociologie, de ce que la cartographie permet de
définir des territoires, la physique de l’étude des astres jusqu’à l’infiniment
petit du quantique ou la sociologie une démographie.
D’une part, parce qu’elle donne la vision d’un système comme étant la
résultante d’une succession de strates élémentaires – donc résultat d’une
succession d’évolutions – d’autre part, puisqu’il s’agit ici d’étudier lesdites
évolutions pour en interpréter une notion de contrôle sur le système en son
état.
Car il s’agirait ici
de considérer qu’il existe une lutte, et que donc cette lutte doit être, au
mieux, endiguée, au pire, maîtrisée. Le combat idéologique de notre époque
n’étant non pas le capitalisme contre le communisme, le crime contre la loi ou
encore la paix contre la guerre, mais bien le global contre le local. Autrement
dit : le libéralisme contre le collectivisme.
Nous partirons du
postulat que le choix entre la petite échelle ou la grande n’est pas une
résultante de l’ensemble (ou d’un ensemble) d’autres méthode d’application
d’une théorie mais bien une origine commune à toute autre application ne
serait-ce que fractionnaire de la mondialisation. D’ailleurs, considérer la
chose nous permettrait d’extrapoler et avancer un archétype du
globalisme : La mondialisation n’est ni une affaire de siècle, ni une
création imputable à l’homme, elle est atemporelle et universelle.
Penser détenir le
monopole de la mondialisation, c’est s’accaparer une dynamique non-inhérente à
notre mode de vie et même indépendante de notre conceptualité. En effet, une
telle dynamique se retrouve dans n’importe quel autre système pouvant être pris
pour exemple. A commencer par les astres
eux même. La planète Terre, pour garder cette image de mondialisme plus
parlant, est le symbole même de cette mouvance. Assemblage de gaz et de
poussière, il serait presque impensable d’admettre que cette sphère au cœur
solide, il y a près de 4,5 milliards d’années, fut aussi éparse que pouvait
l’être un nuage de poussière.
En quoi cela peut-il
nous servir ?
Avec cette approche,
nous serions tentés de généraliser ce dispositif à n’importe quelle autre
image. Encore faudrait-il choisir les bonnes images. Je m’efforcerais donc de
trouver les meilleures métaphores afin que le propos soit le plus
compréhensible possible. Ainsi, les galaxies peuvent être également prises en
exemple. Immenses amas d’étoiles se rassemblant en des points définis, rendant
plus structuré et plus visible ce qui, seul, serait difficilement visible et
moins existentiel. Retenez ceci : L'on voit plus difficilement une étoile qui brille parmi tant d'autres autant que l'ensemble des étoiles brillant autour de celle-ci se voit plus facilement qu'elle si ladite étoile figurait seule.
C’est l’image même
d’une globalisation. Car l’on ne pense pas à ce qui compose cette galaxie tant
que l’on ne pense pas à observer son intérieur. Ce qui en ressort n’est autre
qu’une image de spirales et d’anneaux tournant autant d’un point central. Point
représentant ici le centre commun du système observé. Autrement dit, le
responsable de cet assemblage est gravitationnel ; la galaxie est une
mondialisation d’étoiles.
Puis, et c’est là tout
l’intérêt, par une application systématique de ce schéma type, la résultante
d’une formation d’un nouvel individu par cette évolution.
Que l’on se comprenne
bien, il s’agit bien de dire que les atomes, une fois globalisés, forment des
protéines qui, elles même incluses dans un système, forment les fondements de
la vie sous l’appellation d’ADN. Cette échelle se superposera à celle de la
formation de la Terre pour aboutir à la formation de cellules, qui assemblées
créeront un organisme vivant, qui, lui, sera partition d’un écosystème
biologique.
Chose qu’il serait
intéressante de souligner, c’est que cette biomasse ainsi formée ne permet pas
à la Terre d’exister, comme nous savons très bien que la Terre est à l’origine
de la biodiversité et non l’inverse. En ce cas, comment connecter l’ensemble
des globalités entre elles ? Comment faire le lien entre ADN et
galaxie ?
Tout dépendra de la
direction de notre réflexion. Ainsi, j’aurais pu, avec cet exemple de l’atome,
changer d’orientation et considérer le fait que cet atome soit le fondement de
la matière. Que cette matière serait issue de poussière d’étoile – comme le Fer
rejeté dans l’espace après la mort d’une étoile – et qu’elle aurait formée la
Terre. Un point initial partagé par deux systèmes globaux mais dont la finalité
est différente. L’un est environnement de l’autre, et chacun des deux systèmes
se meut individuellement. Nous avons ici l’exemple d’individualité dans la
multiplicité, et donc la preuve par deux que chaque système peut également être
vu comme unicité.
En outre, nous pouvons
avancer le fait qu’il existe non seulement de nombreux systèmes, mais que ces
derniers n’ont pas forcément d’interconnexion, ni n’ont besoin de congénères
pour approuver leur existence. Ils se développent parallèlement et se
rencontrent en des points spatiaux-temporels ou idéologiques selon une loi
naturelle : l’entropie.
Mais alors, où placer
la mondialisation ?
A qui sert la
mondialisation ? Si l’on conserve cette vision d’une dynamique perpétuelle
de l’univers vers une évolution globalisante de ses composantes, l’on pourrait
avancer la thèse selon laquelle elle servirait l’univers lui-même. Sans pour
autant être totalement faux, ce n’est pas ici une vérité absolue. En réalité,
elle sert l’humain qui, lui, à défaut d’avoir la chance de pouvoir bénéficier
du choix de sa place, ne sert pas nécessairement l’univers.
Il lui est même
inutile dans son sens le plus littéraire. L’Homme dépend de l’univers, mais
l’univers peut – et l’a déjà démontré par sa propre existence – se passer de
l’Homme. En ce quoi il est intéressant de demander : A quoi sert
l’Homme ?
Pour y répondre, en
conservant notre raisonnement, il faudrait appliquer la rhétorique inverse.
L’Homme s’il ne sert pas l’ensemble des autres éléments, sert à ce qui suivra à
l’Homme. De ce point précis découle la nécessité de comprendre à quel point la
compréhension de la lutte est importante, car elle définira si notre entité (à
savoir espèce la plus évoluée connue car observée et observable), est une
finalité ou une continuité. Si l’Homme est utile à ce qui suivra, il devient
maillon d’une chaîne d’évolution, une étape dans un processus de développement
systémique. Lequel est lui-même exposé à sa propre évolution.
L’Homme sert donc à
l’univers dans son évolution et la mondialisation servirait alors l’Homme, donc
l’univers. La mondialisation est univers ? Pas forcément.
Il reste ici à savoir
duquel passage de la localité ou de la globalité est bénéfique à notre
évolution. Si l’Homme fonctionne vraiment comme le reste de l’univers, elle se
confirme comme étant une avancée. Mais la composante du genre humain détient un
droit de regard introspectif – et rétrospectif si tant est que l’on considère
le développement économique comme une avancée – de l’univers, se comprenant
lui-même et lui permettant d’être placé dans une position où il puisse rendre
l’inéluctable, altérable.
Il faut ici définir
plusieurs choses. La première étant l’univers à travers l’Homme. L’être humain
est doté d’un certain intellect et, plus encore, peut par esprit comprendre un
grand nombre de choses sur son environnement proche ou lointain – terrien ou extra-terrien.
Cela fait de lui un élément perturbateur dans un système ordonné. Il est
l’incarnation du non-établi, ou plutôt du chaos décisionnel dans ce qu’il
connaît de son monde.
Ensuite vient le libre arbitre.
Exemple : Lorsque la fourmi va
quêter de la nourriture, elle œuvre pour la colonie, car elle sait que c’est
cette colonie même qui lui rendra en retour ce dont elle se servira pour
subsister. Lorsque le loup solitaire chasse, il agit instinctivement pour
nourrir son seul individu (ou sa portée, mais l’on considérera alors qu’elle fait
partie de lui), et non les autres membres de son espèce. L’absence de nutrition
amenant la mort, ces deux cas de figure sont obligatoires pour la perpétuité de
l’espèce, et donc, vous l'aurez compris, celle de l'univers.
Pour l’Homme, il peut
choisir d’être fourmi ou d’être loup. Il peut donc choisir soit de nourrir la
société par le biais d’un travail productif, d’un labeur agricole ou même la
réalisation d’une œuvre, soit de se sustenter lui-même, ce qui sera ici la
consommation ou le plaisir. Plus loin encore, il peut décider de ne pas se
nourrir. C’est le cas lorsqu’il cherchera à provoquer ses pairs pour
revendiquer une cause qui, d’un point de vu très primaire, lui apporterait
satiété physique ou morale. C’est la grève de la faim. L’Homme, en ayant la
possibilité de réaliser de manière exclusive et / ou inclusive ces trois
types de survivance, a un choix primordial.
C’est cette composante
même qui le place au rang d’acteur, mais également à celui de spectateur. A
ceci près que l’on ne peut agir que dans la mesure de nos moyens ; il est
possible ici d’agir, ce qui est suffisant. Ainsi, ce que l’homme peut observer
dans son environnement, il peut s’en saisir et le modifier, le bouleverser. Il
a même le choix de choisir entre l’une ou l’autre des dynamiques – constante ou
entropique – locale ou globale.
Pourquoi distinguer
les deux différents modèles lorsqu’ils ne se suivent pas forcément et ne
s’opposent pas systématiquement ?
On l’a dit, les
galaxies représentent cette globalité. Quid des astres solitaires, autant
d’éléments locaux, observés aux abords de ces globalités. Prenons un autre
exemple plus précis afin de comprendre la raison d’une telle existence :
celui de la mesure par la règle.
La règle est un
système global. Elle est l’addition d’un ensemble de points positionnés
régulièrement sur sa tranche, formant, bout à bout, un ensemble de traits dont
on se sert pour prendre une mesure. Chacun de ces points représente une
localité. Il existe une localité à 1 centimètre du zéro, tout comme il en
existe une à 10 centimètres, et ainsi de suite. C’est ici un système en deux
dimensions dont on acceptera la limite comme étant celle de la règle et le zéro
comme étant un point inexistant. La règle est donc systémique. Or, lorsque l’on
mesure, on ne prend compte que d’un seul point. On fait donc fi du système.
La règle s’utilise et
n’est utile que par l’observation d’une localité – d’un point. C’est une
unicité, un individu, qui nous permet de rendre l’ensemble utile. Sans cela,
l’outil de mesure perdrait de sa valeur d’outil et deviendrait désuet, ou
plutôt inutilisable. Elle est donc l’exemple même de ce que la globalité est
non seulement changeante en fonction de l’échelle – je peux prendre une règle
d’1 mètre tout comme une règles de 20 centimètres – mais également inutile sans
la considération en premier ordre de l’ensemble de ses points de mesure. Si la
règle est donc un système global n’ayant pas réussit à s’absoudre de ses
localités et qu’elle ne s’utilise en tant que système que de par ses localités,
la règle est inexistante.
En d’autres termes, le
local surpasse dans l’ordre d’importance le global. Il y a ici conflit
d’intérêt entre l’un et l’autre, car l’un n’existe pas sans l’autre, et les
deux sont forcément inexistants si on les prend individuellement (on a démontré
précédemment que l’on pouvait prendre un système pour individu, le terme est
donc possible pour ce cas ci). Ce paradoxe souligne une nouvelle question qui
nous permettrait d’expliciter la condition de lutte entre les deux échelles.
A-t-on raison de
parler d’importance ?
Comment savoir, donc –
ou plutôt comment être sûr – qu’il existe une chose néfaste pour l’humanité en ce
que la multinationale globalise, et, donc, ne fasse que suivre le cours de ce qui
est suivi par l’univers ? La multinationale serait donc l’expression de cette
dynamique évolutive, et le paysan sa composante dépendante vouée à s'y dissoudre ?
L’existence de cette firme
justifie d’ailleurs le processus évolutif du système. Elle corrobore la loi universelle
et s’inscrit dans la lignée de l’entropie que l’on pourrait qualifier de « sociétale ».
Définir une importance
implique donc calculer des enjeux, mais surtout accepter le sacrifice d’entités
au profit d’autres plus intéressantes pour le bien commun (puisque l’évolution est
forcément bénéfique si elle n’est pas régression). C’est pousser à la perdition
les faibles ou les moins chanceux tandis que l’on renforce l’individu dont l’évaluation
aurait été la mieux considérée. Phénomène
facilement observable, s’il en est, dans une société régie par un capitalisme libéral :
les pauvres deviennent plus pauvres et les riches plus riches.
Or, nous l’avons vu, l’Homme
est penseur. L’Homme est choix. Parce que l’Homme est cet univers qui s’observe
et qu’il agit sur son environnement, l’Homme est également l’univers qui a la possibilité
de se modifier lui-même. Doit-il considérer
qu’il n’est pas continu et se mouvoir vers l’inconnu en brisant la chaîne de la globalisation, ou plutôt conserver le schéma
type pour s’assurer de la naissance d’une nouvelle entité dans sa société mondialisée ?
Le globalisme est-il l’avenir
de l’Homme, ou bien sa finalité ?
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