lundi 2 septembre 2013

Rumeurs, légendes urbaines et théories du complot


Toutes les affaires que nous aborderons dans cet article ont pour point commun de fasciner et d’alimenter soupçons et fantasmes en tous genres. Si certaines sont à classer d’emblée dans le registre des canulars et des mythes, d’autres, plus troublantes et inquiétantes, laissent une impression franchement désagréable. Le propre de ces histoires et anecdotes est qu’on ne peut les réfuter pour de bon. Il subsiste dans tous les cas une part de doute et d’incertitude, comme des énigmes que l’on ne pourra jamais tout à fait résoudre.

L’expérience de Philadelphie


En 1943, dans le cadre d’une expérience secrète, le navire américain USS Eldridge, amarré dans les chantiers navals de Philadelphie, aurait été rendu invisible et téléporté à plus de 600 kilomètres de là, à Norfolk en Virginie. Les conséquences pour l’équipage furent, selon des témoins, dramatiques : certains marins ont disparu purement et simplement, d’autres ont perdu la raison. D’autres encore auraient fusionné avec la matière du bateau. Bien que l’armée américaine ait toujours nié l’existence de ce projet, plusieurs témoins ont maintenu leur version jusqu’à nos jours.


L’affaire de la Maison des Têtes de Toulon


Le 15 février 1989, près du port de Toulon, un immeuble entier est réduit à l’état de gravats suite à ce qu’on croit être une explosion due à un suicide au gaz. 13 morts et une quarantaine de blessés sont à déplorer. Mais très vite, les témoignages ainsi que l’état du corps des victimes mettent à mal la version officielle. Aucun incendie n’a été constaté, ce qui n’est pas commun pour une explosion au gaz. Une victime a eu le corps littéralement éclaté. Plusieurs témoins ont entendu dans les secondes précédant l’explosion un sifflement strident. Des pièces à conviction ont été détruites. Les familles des victimes affirment qu’un missile devenu incontrôlable serait venu percuter le bâtiment lors d’une opération militaire au large de Toulon, impliquant notamment un navire américain et des hélicoptères de combat…


L’affaire du Baron noir

Au cours de l’été 1988 à Paris, plusieurs témoins informent la police qu’un avion de tourisme survole la capitale en pleine nuit, acte formellement interdit par la loi. L’avion non-identifié volerait en rase-motte au-dessus des ponts de la Seine, puis quelques jours plus tard près de l’université de Jussieu. Pris en chasse par un hélicoptère de l’armée, l’avion-mystère est identifié comme étant un Cessna 400, mais ses poursuivants perdent rapidement sa trace. Après de faux témoignages et quelques hypothèses farfelues (drone, OVNI), l’affaire s’éteint progressivement. Canular ou phénomène inexplicable ? Quoi qu’il en soit, la chasse à l’avion-fantôme aura coûté près de 20 millions de francs.


La mort prétendue de Paul McCartney


Victime d’un accident de voiture en 1966, Paul McCartney s’en sort sans blessures graves. Une frange de fans des Beatles va cependant échafauder une théorie qui voudrait que Paul McCartney soit en réalité décédé, et que les Beatles aient tout fait pour dissimuler cette mort au grand public, tout en truffant leurs albums et pochettes d’allusions cachées à ce décès.


Sombre dimanche : la chanson maudite



En 1933, le compositeur hongrois Rezső Seress écrit ce que d’aucuns considèrent comme la chanson la plus lugubre de tous les temps, Szomorú Vasárnap, « Sombre dimanche ». Accusée de pousser au suicide, cette chanson est interdite à Budapest. Elle aurait, selon la légende, déclenché des vagues de suicides. Un homme se tire une balle dans la tête à Berlin après avoir entendu cette chanson. Une femme se pend, laissant sur son piano la partition. Un vieil homme saute par la fenêtre après avoir  joué ce titre au piano. Un adolescent saute d’un pont à Rome après avoir écouté Sombre dimanche. Une femme écoute le disque dans son appartement : l’aiguille du tourne-disque se coince dans un sillon et rejoue les mêmes notes à l’infini. Exaspérés, les voisins appellent la police, qui découvre la femme sans vie, morte d’une overdose de barbituriques. L’ancienne compagne du compositeur s’est empoisonnée. Jean Marèze, l’homme qui adapta la chanson en français pour Damia, a lui aussi mis fin à ses jours. En 1968, Rezső Seress se jette par la fenêtre de son appartement. Ayant survécu, il est transporté à l’hôpital. Bien décidé à mourir, il s’étrangle avec un fil électrique.


Majestic 12


Le MJ12 serait un groupe ultra-secret de scientifiques et agents de la Défense américaine créé par le Président Truman en 1947, suite à l’incident de Roswell. Cette organisation occulte aurait pour but de dissimuler les preuves de l’existence d’une vie extraterrestre et des manifestations d’OVNI. Certains prétendent que ces douze hommes d’élite seraient les seuls, avec le Président américain, à être informés de la réalité matérielle des phénomènes ufologiques. Une autre théorie voudrait que des « hommes en noir » (« Men in Black ») humanoïdes soient chargés d’intimider les témoins d’apparitions d’OVNI. Ils seraient vêtus tout en noir, un large chapeau dissimulant leur visage, et auraient les yeux rouges.


Randy Fitzsimmons : l’homme invisible des Hives


Un mystère tenace plane sur le groupe de punk suédois The Hives. Une rumeur prétend qu’un homme de l’ombre gèrerait la carrière et écrirait toutes les chansons du groupe, sans que personne ne l’ait jamais vu. Cet homme, appelé Randy Fitzsimmons, refuserait de se montrer, mais ferait partie intégrante du groupe. Au dos de la pochette de l’album Tyrannosaurus Hives, une sixième paire de jambes figure sur la photo, alors que le groupe ne compte que cinq membres.


Le World Trade Center 7


Le 11 septembre 2001, les deux tours du WTC s’effondrent avec fracas. Or, un troisième immeuble moins connu s’est lui aussi écroulé, après huit heures d’un incendie provoqué par la projection de débris incandescents des tours jumelles. La façon dont ce bâtiment tombe sur lui-même, en sept secondes, fait croire à beaucoup qu’il a été démoli volontairement à l’aide d’explosifs, pour dissimuler les preuves de l’implication américaine dans ces attentats. Des architectes et ingénieurs soutiennent eux aussi qu’il est impossible qu’un tel bâtiment s’effondre de cette façon suite à un incendie. Le WTC 7 abritait des bureaux de la CIA, du Department of Defense et du United States Secret Service.


Georgia Guidestones


Le 22 mars 1980, un monument constitué de plusieurs blocs de granite est installé près d’Elberton, dans l’État américain de Géorgie. A l’initiative de ce projet, une ou plusieurs personnes restées anonymes. La disposition ésotérique des blocs intrigue, tout comme le fait qu’on ait enterré une capsule temporelle en-dessous. Mais il y a plus inquiétant : les messages gravés sur chaque plaque, en plusieurs langues, dont certains font froid dans le dos. Voici ces « 10 Commandements » : « 1. Maintenez l'humanité en dessous de 500 000 000 d'individus en perpétuel équilibre avec la nature. 2. Guidez la reproduction intelligemment en améliorant la forme physique et la diversité. 3. Unifiez l'humanité par le développement d'une nouvelle langue vivante commune à tous. 4. Contrôlez la passion, la foi, la tradition et toutes les autres choses (qui divisent) par l'usage de la raison et de la modération. 5. Protégez les personnes et les nations par des lois et des tribunaux équitables. 6. Laissez toutes les nations gérer les problèmes internes, et réglez les conflits internationaux devant un tribunal mondial. 7. Évitez les lois et les fonctionnaires inutiles. 8. Équilibrez les droits personnels et les devoirs sociaux. 9. Faites primer la vérité, la beauté, l'amour en recherchant l'harmonie avec l'infini. 10. Ne soyez pas un cancer sur la terre. Laissez de la place à la nature. Laissez de la place à la nature. ». Certaines thèses conspirationnistes y voient la promesse de l’instauration du Nouvel Ordre Mondial, pratiquant l’eugénisme, et unifiant la planète sous une même bannière (à ce sujet, voir aussi l’affaire de l’aéroport de Denver).


La rumeur d’Orléans

En avril 1969, une rumeur envahit la ville d’Orléans et provoque une véritable psychose. On raconte que des femmes disparaissent après s’être rendues dans des boutiques de lingerie de la ville. Les cabines d’essayage de ces magasins comporteraient des trappes qui permettraient de kidnapper les victimes et de les utiliser dans un réseau de traite des Blanches. Cette rumeur prétendait même que les femmes enlevées étaient embarquées de force dans un sous-marin qui remontait la Loire. Aucune disparition n’étant signalée à la police, on s’aperçut que cette rumeur était totalement infondée, et qu’elle était fortement teintée d’antisémitisme, puisque toutes les boutiques visées par la rumeur étaient tenues par des commerçants juifs.


L’affaire du pain maudit
 
Au cours de l’été 1951, le village de Pont-Saint-Esprit, paisible bourgade du Gard, est frappé par un mal inexplicable : après avoir consommé du pain fabriqué dans le village, des habitants se plaignent de divers symptômes d’intoxication dont les plus gravement touchés sombrent dans la folie ou décèdent. On dénombre près de 300 victimes. La cause de cette intoxication est restée inconnue : on avança l’hypothèse de l’ergotisme, provoqué par un champignon du seigle, déclenchant des délires aigus. Plus récemment, un journaliste américain a accusé la CIA d’avoir organisé cet empoisonnement dans le cadre d’un programme de contrôle mental du type MK-Ultra en répandant du LSD par avion sur la population du village.


Le Comte de Saint-Germain


Personnage fantasque, polyglotte, écrivain, musicien, peintre, alchimiste, le Comte de Saint-Germain alimente depuis plusieurs siècles les légendes les plus folles. Sa vie s’étalerait sur plusieurs siècles, depuis l’Antiquité selon certains : il prétendait avoir assisté aux noces de Cana. Selon d’autres théories, il aurait réalisé le Grand Œuvre alchimique, et serait de ce fait immortel. Lorsqu’on ouvrit son tombeau, celui-ci était vide. Dans les années 30, un aviateur américain dont l’appareil s’était écrasé au Tibet près d’un monastère bouddhiste affirme avoir parlé à un moine se présentant comme le Comte de Saint-Germain. On a également raconté qu’il était un membre éminent de la Rose+Croix. Le seul document qui rassemblait des informations capitales sur le personnage a brûlé dans l’incendie des Tuileries.

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